Plus que jamais pour se protéger et protéger les autres, il est très important de connaître, de comprendre et de respecter l'hygiène des mains et l'hygiène respiratoire.
Voir les propositions pédagogiques contenues dans cette fiche et les Informations concernant le nouveau coronavirus Covid-19 sur le site européen e-bug.
Introduction
Faire acquérir aux élèves de bonnes habitudes d’hygiène permet de lutter contre les infections microbiennes, notamment les infections saisonnières (rhino-pharyngites, otites, bronchites, gastro-entérites…) responsables d’un absentéisme scolaire important dans les petites classes.
Pour les élèves malades, les enjeux de l’hygiène collective peuvent être majorés, quel que soit leur âge, du fait de la plus grande vulnérabilité aux infections de certains d’entre eux.
Cette fiche présente les bases de l’hygiène générale à l’école et de l’éducation à l’hygiène ainsi que les aspects concernant les besoins éducatifs particuliers des élèves malades dans ces domaines.
BEP (Besoins Educatifs Particuliers)
Les répercussions des maladies sur la scolarisation peuvent entraîner des besoins éducatifs particuliers (BEP). Pour l'école, il s'agit en premier lieu de faciliter l'accès aux apprentissages pour les élèves, qu'ils soient, malades ou non, en mettant en oeuvre des pratiques bénéfiques à tous (Voir les fiches de la rubrique jaune "Rendre l'école accessible"). Mais pour certains jeunes malades, des aménagements spécifiques doivent être réalisés, concernant la vie scolaire et/ou les temps de classe. Il s’agit de leur permettre d'apprendre au mieux de leurs capacités, dans un contexte favorable et grâce à des adaptations pédagogiques individuelles ou au sein de petits groupes.
Les microbes ou germes ou micro-organismes
Définition
Ce sont de minuscules organismes vivants, invisibles à l’oeil nu. Pour les observer, il faut des microscopes; parfois très sophistiqués. Les microbes sont présents presque partout sur la Terre, y compris sur la peau et les muqueuses des êtres humains et des animaux (Les muqueuses sont des membranes qui tapissent les cavités de l’organisme (bouche, intestin, intérieur du nez, bronches, vagin, urètre…) et qui se raccordent à la peau au niveau des orifices naturels (bouche, nez, anus…)) On trouve également des micro-organismes au niveau de tous les objets du quotidien, comme nous le verrons plus loin.
Les types de microbes
Il existe une grande variété de micro-organismes, différant par la taille et la forme. Certains sont utiles, d’autres sont dangereux pour la santé.
Virus : ce sont les micro-organismes les plus petits. Ils se développent aux dépens d’une cellule-hôte, dont ils détournent le fonctionnement à leur profit. En effet, une fois à l’intérieur de la cellule, ils se multiplient rapidement par millions, puis détruisent la cellule. Les virus ainsi libérés vont alors infester d’autres cellules. Ils sont généralement pathogènes pour les êtres humains (c'est-à-dire susceptibles de provoquer des maladies). Chaque virus a ses cellules-cibles ce qui explique les symptômes des maladies. Par exemple, l’infection par un virus dont les cellules-cibles sont des cellules de l’appareil respiratoire, va entraîner une toux.
Bactéries : ce sont des micro-organismes unicellulaires ( composés d’une seule cellule). Les bactéries ont différentes formes :
- en forme de bâtonnets, on les appelle des Bacilles (ex : tétanos, tuberculose…)
- en forme de grains ou “coques”: disposés en amas (ex : staphylocoques…), ou en chaînes (ex : streptocoques…) ou par paires (ex : pneumocoques...)
- en forme de spires (ex: syphilis)
Les bactéries peuvent aussi se multiplier très rapidement. Elles peuvent entraîner des infections, produire des substances dangereuses pour les humains (ex : toxine diphtérique). Mais plus de 70% d’entre elles sont complètement inoffensives, ou très utiles et même nécessaires à notre survie : rhizobactéries favorisant la croissance des plantes, Lactobacilles dans l’industrie agro-alimentaire pour de nombreux aliments : fromages, choucroute, pain au levain,chocolat, vinaigre... Concernant ces aliments, les bactéries réalisent une fermentation, réaction chimique au cours de laquelle des sucres complexes sont fragmentés en sucres plus simples. Par exemple, la fermentation peut transformer le lait en yaourt. Les aliments fermentés ont l’avantage d’être plus acides, si bien que peu de germes pathogènes peuvent y survivre. Les bactéries du type Lactobacilles facilitent la digestion. On parle de bactéries probiotiques, parce qu’elles ont des effets positifs sur la santé. Littéralement, elles sont “en faveur de la vie”.
Champignons ou levures : ils ont uni- ou pluricellulaires (constitués d’une ou plusieurs cellules). Ils se nourrissent en décomposant la matière organique. Ils peuvent provoquer des infections (ex : mycoses cutanées, vaginales…) ou être toxiques (ex : amanite phalloïde). Certains champignons ou levures sont inoffensifs ou utiles. Par exemple, le premier antibiotique qui a été découvert (la Pénicilline) est produit par un champignon: le Pénicillium. Ce champignon est aussi impliqué dans la fabrication des fromages bleus. L’Agaricus est comestible puisque c’est le champignon de Paris. La levure Saccharomyces est utile pour faire lever le pain.
Protozoaires : ce sont des micro-organismes unicellulaires du règne animal. Par exemple :
- le toxoplasme est à l’origine de la toxoplasmose. Transmise à l’homme souvent par les chats ou par l’ingestion de viande mal cuite, cette maladie est bénigne mais potentiellement dangereuse pour les femmes enceintes, car elle peut affecter le développement du fœtus ;
- l’amibe est responsable des amibiases, gastro-entérites qui peuvent être graves, qu’on retrouve le plus souvent dans les pays tropicaux.
Vulnérabilité aux infections
Certaines maladies exposent plus au risque infectieux et certains germes ne provoquent une infection que s’ils contaminent une personne fragilisée. Il existe différentes situations ou pathologies où l’on peut être vulnérable, par exemple :
- les maladies immunodépressives (c'est-à-dire où les défenses immunitaires sont altérées)
- la prise de certains médicaments (corticoïdes à fortes doses, chimiothérapie anticancéreuse ou greffe par exemple)
- certaines myopathies avec une insuffisance respiratoire (incapacité de l'appareil respiratoire à réaliser sa fonction) qui exposent aux infections respiratoires
- la mucoviscidose : les élèves atteints de mucoviscidose peuvent avoir une toux persistante qui inquiète leurs camarades en termes de contagion. Pourtant, ils ne sont pas contagieux. Par contre, ils sont plus vulnérables que les autres aux infections saisonnières.
- la drépanocytose : les jeunes sont plus vulnérables aux infections notamment pulmonaires, parfois osseuses. D’autre part, les infections en général peuvent favoriser la survenue de crises. Ces jeunes doivent s’hydrater beaucoup pour prévenir ces crises en lien avec leur pathologie.
- l’asthme : la survenue de crises est favorisée par les infections pulmonaires et ORL (rhinopharyngites, angines…)
- des maladies cutanées : eczéma, ichtyoses qui favorisent la survenue d’infections cutanées
- la trisomie 21 : il existe une fragilité par rapport aux infections ORL, notamment des otites, qui entraînent parfois des séquelles auditives.
L’hygiène générale (voir ci-après) et le respect des règles d’éviction scolaire (Voir l’arrêté interministériel du 3 mai 1989) permettent de limiter les risques infectieux. Pour les élèves malades plus vulnérables, il importe de se référer également aux éléments contenus dans le Projet d’Accueil Individualisé (PAI) ou le Projet Personnalisé de Scolarisation (PPS). Il peut s’agir d’éviter de placer un élève fragilisé à côté d’un camarade enrhumé ou qui tousse.
Les principaux modes de transmission des microbes à l’école
Les germes peuvent se transmettre directement d’une personne à l’autre ou indirectement par des objets :
- par les mains, d’où l’intérêt du lavage des mains
- par la toux, d’où la nécessité de cacher sa bouche quand on tousse, de préférence dans le pli du coude
- par l’air et les poussières, d’où la nécessité d’aérer régulièrement les salles de classe et l’ensemble des locaux.
Rappelons que d’une façon plus générale, les micro-organismes peuvent aussi être transmis par les aliments, les selles, le sang (d’où la nécessité du port de gant pour les soins et de l’emploi de matériel à usage unique), les insectes (cafards, mouches, moustiques…), les rapports sexuels (importance du préservatif).
Certains objets de la vie quotidienne peuvent être particulièrement souillés, d’où l’intérêt du ménage et du nettoyage réguliers : robinets, verre à dents, jouets (doudous), éviers, éponges, torchons, restes d'aliments, miettes, claviers d’ordinateur, écrans de smartphones, sacs à main, rampes d’escalier, poignées de portes, transports en commun (importance de se laver les mains systématiquement après avoir pris le car, le bus ou le métro). Chaque maladie infectieuse a ses propres vecteurs de transmission, qui ne sont pas identiques d'une maladie à l'autre.
Les moyens de défense contre les microbes
Notre corps nous protège contre les microbes de plusieurs façons. Il y a ce qu’on appelle les “barrières naturelles” :
- la peau qui empêche de nombreux germes de pénétrer dans notre corps
- les muqueuses et leurs sécrétions : par exemple, le mucus et les minuscules poils du nez piègent des microbes, ce qui les empêche d’aller jusqu’aux poumons. Les larmes produisent des substances qui tuent des bactéries. L’acide produit par l’estomac est aussi un rempart contre beaucoup de germes.
- en outre, la flore microbienne qui tapisse la peau et les muqueuses est constituée de micro-organismes inoffensifs qui nous protègent contre les germes pathogènes, en empêchant que ceux-ci prolifèrent. En effet, il s’installe un équilibre entre ces différents types de germes qui sont en compétition.
Si les barrières naturelles sont franchies, alors les globules blancs et les anticorps (qui sont des protéines que nous fabriquons en réaction à l’entrée de micro-organismes dans notre corps) entrent en action pour nous protéger.
Il existe aussi des mesures de prévention individuelle pour se protéger des microbes. Ce sont les vaccins et les sérums. Les vaccins sont des préparations réalisées à partir de bactéries, virus, toxines rendus inoffensifs pour l’organisme et qui vont stimuler la fabrication d’anticorps et ainsi nous protéger lorsque nous rencontrerons le germe en cause. Par exemple, on est vacciné contre le tétanos, quelques semaines ou années plus tard on est contaminé par une petite coupure et les anticorps qu’on a fabriqués grâce au vaccin vont entrer en action et empêcher l’apparition de la maladie. Les sérums, eux,ont une action immédiate car ce sont des produits qui contiennent des anticorps d’origine humaine ou animale. Par contre leur action est beaucoup plus limitée dans le temps.
Les antibiotiques sont des médicaments spécialisés pour détruire les bactéries pathogènes. Certains empêchent les bactéries de se multiplier, d’autres les tuent. Ils ne sont pas efficaces contre les virus. C’est pourquoi il est généralement inutile de les utiliser en cas de rhume ou de grippe. Les antibiotiques ont permis de grands progrès en médecine et de soigner des infections potentiellement mortelles. Cependant leur utilisation à très grande échelle a produit le phénomène de résistance aux antibiotiques, c'est-à-dire que certaines bactéries leur résistent et que les antibiotiques sont alors inefficaces. D’où la nécessité de ne prendre des antibiotiques que sur prescription médicale, de respecter les doses et la durée du traitement prescrit (sinon on sélectionne les bactéries les plus résistantes et l’infection peut resurgir et être plus difficile à soigner).
Dans certaines maladies chroniques, des vaccins supplémentaires et /ou des cures régulières d’antibiotiques sont parfois nécessaires pour prévenir des infections à répétition et/ ou potentiellement graves du fait du contexte.
Hygiène générale
Hygiène des mains
LE LAVAGE DES MAINS EST LE PREMIER FACTEUR PERMETTANT D’INTERROMPRE LA DISSÉMINATION DES MICRO-ORGANISMES PATHOGÈNES.
En effet, nos mains sont le principal vecteur de diffusion des germes que nous “récoltons” dans notre environnement (domicile, école, lieu de travail, transports en commun, jardin, animaux, aliments…) Le lavage à l’eau élimine la saleté visible, mais seuls le savon ou une solution hydro-alcoolique peuvent détruire les microbes. Il est donc impératif de se laver souvent les mains :- avant, pendant et après la préparation des aliments (notamment en cas de manipulation d’oeufs ou de végétaux souillés de terre); y penser lors de réalisation de recettes à l’école
- avant et après manger
- à la sortie des toilettes
- après avoir été en contact avec des animaux
- après avoir pris les transports en commun
- après avoir toussé ou éternué dans sa main (préférer le pli du coude).
Hygiène respiratoire
Il s’agit de limiter la transmission des infections ORL (rhinopharyngites, angines, otites, rhumes…) et broncho-pulmonaires (bronchites, pneumonies...) qui peut notamment se produire par:
- la toux, les éternuements (aérosols inhalés par l’entourage)
- le partage de vaisselle, de brosse à dents
- les mains (cf ci-dessus)
Le renouvellement régulier de l’air ambiant est nécessaire, ce d’autant plus que
les locaux sont collectifs.
Sur le plan individuel, il faut de préférence respirer par le nez, se moucher efficacement quand c’est nécessaire et en appuyant alternativement sur chaque narine, ne pas presser sur ses narines en cas d’éternuement (éternuer dans son coude). Une surpression entraîne un risque d’otite.
Eviter de fumer. Chez l’adolescent, savoir résister à la pression des pairs qui incitent au tabagisme.
L’activité physique régulière accroît la capacité pulmonaire, c’est pourquoi il est important de favoriser la pratique de l’EPS chez tous les élèves. La pratique de l’EPS est bénéfique à la santé de la plupart des élèves malades. Elle concourt en outre lutter contre leur exclusion.
A chaque fois que possible, il faut chercher les adaptations permettant à l’élève de pratiquer au sein de sa classe en s’appuyant sur le certificat médical, le PAI, le PPS, selon les cas.
Les inaptitudes totales doivent rester exceptionnelles (Voir la fiche EPS).
Hygiène alimentaire
L’hygiène alimentaire comprend notamment la recherche d’une alimentation variée et équilibrée, la régularité des repas, leur convivialité, l’éducation du goût et une articulation entre apports nutritionnels et activité physique.
Elle vise également à prévenir les toxi-infections alimentaires (maladies contractées à la suite de l'ingestion de nourriture ou de boisson contaminées par des agents pathogènes) ou de gastro-entérites (maladies digestives infectieuses transmises d’une personne à une autre).
Leur prévention passe par les actions suivantes:
- hygiène des mains
- lavage soigneux et cuisson correcte des aliments
- consommation de produits frais
- respect des dates de péremption
- respect des indications de conservation des produits, respect de la chaîne du froid
- non-recongélation d’un aliment décongelé
- propreté de la vaisselle et des lieux de repas.
Hygiène bucco-dentaire
Une vigilance spécifique doit être accordée à la santé bucco dentaire des enfants en général. Un tiers d’entre eux ont au moins une carie à 6 ans, la moitié d’entre eux à 12 ans. Pour certains jeunes malades la prévention des caries revêt un enjeu particulier. En effet certaines maladies peuvent favoriser l’apparition de caries. Par ailleurs, les caries entraînent parfois des complications infectieuses auxquelles certaines pathologies rendent plus vulnérables.
L’hygiène dentaire de base comprend :
- le brossage des dents : au moins deux fois par jour le matin et le soir, surtout après les repas, pendant 2 minutes
- une alimentation variée et équilibrée, apportant suffisamment de calcium (lait, produits laitiers, certains fruits et légumes…)
- une consommation très modérée, voire nulle, de bonbons et sucreries (sucre, confitures, biscuits, pâtisseries, céréales du petit déjeuner avec association de sucre, chocolat sucré…)
- la suppression du grignotage entre les repas
- un apport régulier en fluor (dentifrice au fluor adapté à l’âge de l’enfant ou de l’adolescent)
- une visite au moins une fois par an chez le dentiste.
Voir le site de L’Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire (UFSBD)
Hygiène par rapport aux animaux
Cette question sera développée dans la partie suivante présentant un projet de sortie scolaire à la ferme.
Concernant les élevages en classe, les aspects réglementaires sont présentés sur cette page du site Eduscol.
Education à l’hygiène
L’éducation à l’hygiène fait partie de l’éducation à la santé. L’éducation à la santé à l’école contribue pour les élèves, à l’acquisition progressive de connaissances et de compétences qui leur permettront de réaliser des choix éclairés et responsables en matière de santé. Si elle concerne tout élève, elle peut présenter comme on l’a vu précédemment des enjeux particuliers pour les jeunes souffrant de maladies chroniques (Voir aussi la fiche Education à la santé).
La culture et l’éducation de chacun colore ses représentations sur la santé : perception de la santé, de la maladie et de la mort, croyances sur les causes des maladies, sur les traitements efficaces… Ces conceptions culturelles peuvent donner lieu à des différences notables entre les contenus d’enseignement et ce que les élèves connaissent et pensent du fait de leur vécu quotidien. Il est important pour les enseignants d’avoir réfléchi en amont d’un projet d’éducation à l’hygiène à leurs propres représentations et aux modalités de travail qu’ils vont proposer aux élèves. Rendre les élèves actifs dans leurs apprentissages peut leur permettre de dépasser certaines conceptions initiales erronées. La pédagogie de projet et la démarche d’investigation sont en ce sens des démarches intéressantes.
Les élèves malades chroniques, fréquentant beaucoup le monde hospitalier et médical, peuvent avoir des connaissances plus développées que leurs pairs sur certaines questions d’hygiène et de santé et constituer des personnes ressources dans ces séances d’apprentissage, ce qui est valorisant pour eux. Ainsi leur différence est à même d’enrichir le groupe.
Nous présentons ici deux types de projets :
- l’un pour les élèves de l’école primaire autour d’une visite à la ferme (Pour approfondir et avoir une version détaillée du projet, voir le site e-bug L’hygiène à la ferme)
- et d’autres pour des élèves du secondaire autour de l’hygiène des sanitaires d’un établissement (Pour approfondir et avoir une version détaillée des projets, voir le Guide d’accompagnement de projets éducatifs relatifs aux sanitaires au collège et au lycée)
Visite à la ferme
Ce type de sortie est motivant, du fait de l’attraction des enfants pour les animaux. Une visite à la ferme peut servir de support pédagogique pour faire découvrir aux élèves l’existence de micro-organismes utiles et pathogènes présents dans cet environnement.
Par exemple, certaines bactéries dégradent les matières végétales en décomposition ce qui produit du compost, les lactobacilles transforment le lait en yaourt. Par contre, certains animaux de la ferme en bonne santé sont porteurs de microbes inoffensifs pour eux, mais pathogènes pour les humains. Ces bactéries sont présentes dans les excréments des animaux et il peut y en avoir en de nombreux endroits: sur les clôtures, les barrières, les museaux des animaux, etc.
Les objectifs travaillés dans une séquence autour de l’hygiène à la ferme peuvent être construits à partir de la distinction microbes utiles/microbes pathogènes/microbes inoffensifs et s’inscrire dans le programme du cycle 3 :
Identifier les matières échangées entre un être vivant et son milieu de vie
- Devenir de la matière organique n’appartenant plus à un organisme vivant ;
- Décomposeurs
Physiologie humaine
- Expliquer l’origine et les techniques mises en œuvre pour transformer et conserver les aliments.
- Expliquer quelques processus biologiques impliqués dans le fonctionnement de l’organisme humain, jusqu’au niveau moléculaire : relations avec le monde microbien
- Relier la connaissance de ces processus biologiques aux enjeux liés aux comportements responsables individuels et collectifs en matière de santé.
Au niveau de l’hygiène proprement dite, les principaux points de vigilance à la ferme sont les suivants :
- Se laver les mains à l’eau et au savon après un contact avec les animaux et avant de manger ou de boire. Les solutions hydro-alcooliques et les lingettes ne sont pas assez efficaces.
- Eviter de mettre ses mains sur son visage ou sur sa bouche après avoir caressé un animal.
- Eviter d’embrasser ou d’approcher son visage du museau des animaux.
- Manger dans les lieux désignés pour le pique-nique.
- Ne rien manger lorsqu’on marche à travers la ferme et ne pas manger ce qui est tombé à terre.
- Bien nettoyer ses chaussures après la visite, puis se laver les mains à l’eau et au savon.
Pour les élèves malades, on se référera au PAI ou au PPS, ou bien on prendra conseil auprès du médecin scolaire ou de l’infirmière scolaire pour savoir si des précautions particulières sont nécessaires pour une visite dans une ferme. Pour les préconisations générales concernant les élèves malades en sortie scolaire voir les deux fiches sur ce thème: Préparation, Déroulement.
Projet éducatif relatif aux sanitaires au collège et au lycée
La question des sanitaires doit être appréhendée dans une approche globale de l’hygiène et du bien-être à l’école. Dans cette perspective, trois éléments paraissent indispensables à prendre en compte simultanément:
- les questions relatives au corps, à l’hygiène, à la santé et à l’intimité ;
- l’entretien et la surveillance des sanitaires ;
- le respect et le vivre ensemble.
Eduquer à un usage responsable des sanitaires est un élément qui s’inscrit dans le cadre, à la fois du parcours éducatif de santé et du parcours citoyen, dans leur double aspect d’énonciation de valeurs et principes du vivre ensemble. Cela concerne l’ensemble des élèves, qu’ils soient valides ou malades.
Cependant, pour certains élèves malades, l’accès facile aux sanitaires, la propreté de ceux-ci, une intimité qu’ils doivent pouvoir protéger sont essentiels à leur bien-être mais également à leur santé et parfois à l’évolution de leur maladie. Il s’agit entre autres des maladies à retentissement digestif ou urinaire, mais pas seulement. On peut citer de façon non exhaustive : la maladie de Crohn, la rectocolite hémorragique, la mucoviscidose, le diabète, la drépanocytose, l’insuffisance rénale, le spina bifida, des affections avec troubles moteurs… Si ces élèves choisissent de ne pas aller aux toilettes car les conditions de confort y sont insuffisantes, ils peuvent souffrir de douleurs abdominales, de nausées, de constipation, d’infections urinaires, d’une hydratation insuffisante préjudiciable. Des élèves qui devraient boire beaucoup, compte tenu de leur pathologie, ne le font pas pour éviter d’aller aux toilettes de façon répétée. Ces conséquences déjà problématiques pour les élèves valides peuvent entraîner des complications graves chez leurs camarades ayant une maladie chronique.
La démarche de projet nécessite de réaliser un diagnostic de situation pour évaluer les besoins et définir les objectifs prioritaires. Sur la thématique des sanitaires, le diagnostic devra s’attacher à définir s’il existe des besoins éducatifs particuliers concernant l’accueil de certains élèves malades.
Concevoir un projet sur les toilettes dans un établissement scolaire implique un travail d’équipe pour créer et maintenir un usage apaisé des toilettes par les élèves. Ces actions s’appuient sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture (SCCC), les programmes d’enseignement, les besoins et demandes des élèves, et les ressources et instances disponibles.
Le chef d’établissement peut animer les instances et mobiliser l’ensemble des acteurs. Il peut y avoir constitution d’une équipe pluricatégorielle, dans le cadre du CESC (Comité d’Education à la Santé et à la Citoyenneté) ou du CHS (Comité d’Hygiène et de Sécurité).
Les acteurs concernés sont : les élèves, les enseignants, l’équipe de direction de l’établissement, le Conseiller Principal d’Education (CPE), les représentants de parents d’élèves, le médecin et l’infirmière de santé scolaire, l’assistant(e) de service social, les agents territoriaux, les représentants des collectivités territoriales (élus et administration), les représentants d’associations (de santé, artistiques, humanitaires…)
Exemples d’actions menées
- A partir d’un questionnaire à destination des élèves, réalisation d’un état des lieux sur les avis et difficultés de chacun concernant les sanitaires et mise en oeuvre d’une démarche de projet pour apporter des solutions.
- Sensibilisation des adultes de la communauté éducative aux problématiques de santé liées à l’usage des toilettes et impulsion d’actions collectives participant à une meilleure utilisation et accessibilité des sanitaires de l’établissement dans le cadre du CHS.
- Organisation d’une campagne de sensibilisation par voie d’affiches dans le cadre d’un EPI (Enseignement Pratique Interdisciplinaire)
- Projet pour favoriser le sentiment d’appartenance lié aux lieux qui ne sont utilisés que par les élèves : sanitaires, vestiaires, cours de récréation, préau. Pour les sanitaires, mise en place d’une autogestion des lieux et du matériel par les élèves.
Récapitulatif des points principaux
- L’éducation à l’hygiène est importante pour tous les élèves.
- Pour les élèves malades, elle revêt des enjeux particuliers car la qualité de l’hygiène de leur environnement, scolaire ou non, et leurs comportements dans ce domaine peuvent beaucoup influer sur leur état de santé.
- Pour connaître les mesures particulières éventuelles à prendre pour leur accueil et leur accompagnement scolaires on peut se référer au PAI ou au PPS, ou consulter le médecin ou l’infirmière scolaires.
- Des projets ambitieux d’éducation à la santé, concernant l’hygiène sont généralement le fruit d’un travail d’équipe.
- L’éducation à l’hygiène renvoie à des éléments précis du SCCC, des programmes scolaires et des parcours éducatif de santé et de citoyenneté.
28/01/20
Le parcours éducatif de santé Site Eduscol
Comité d'Education à la Santé et à la Citoyenneté (CESC) Site Eduscol
EVICTIONS SCOLAIRES ET MALADIES CONTAGIEUSES. Arrêté Interministériel du 3 mai 1989 : (cas des maladies contagieuses) B.O. n° 8 du 22-02-1990.
Guide d’accompagnement de projets éducatifs relatifs aux sanitaires au collège et au lycée) Site Eduscol
La promotion de la santé à l'école Site Eduscol
UFSBD : Site de l'Union Française pour la Santé Dentaire
e-Bug est une ressource éducative gratuite et ludique destinée aux élèves des écoles, des collèges et des lycées et à leurs enseignants concernant les micro-organismes, la transmission, la prévention et le traitement des infections. La ressource résulte à la fois de l'implication de 18 pays européens et de nombreux partenaires français, tant au niveau de l'Éducation que de la Santé Publique.